Thomas
Ma première pensée, elle est pour le temps qui passe. Durant l’expérience ma perception du temps a été très variable. Sans repères, je n’ai pas pu m’empêcher d’estimer le temps. Le début a été le plus long, puis la fin est arrivée alors que je m’y attendais pas. Comme si je m’étais habitué,en l’espace de quelques dizaines de minutes, à embrasser ce sentiment de ne pas savoir.
Dans l’objet-abri, mon attention et mon observation se posait souvent sur les humains en mouvement. A cette heure là, il y en avait peu : des coureurs bravent le froid, des employés sur le chemin du travail, quelques bus dans lesquels j’imaginais quelques personnes. Tous ces gens mènent une vie si proche de moi, ont une complexité, une histoire, un quotidien, un entourage, et tant cela m’est pourtant parfaitement inconnu.
Dans l’objet abris, je me suis aussi ennuyé. Cela fait longtemps que je ne m’ennuie plus au quotidien. J’ai toujours un téléphone à dégainer pour combler les moments creux du quotidien. En m’ennuyant à nouveau, je me suis rendu compte de ce que mon cerveau pouvait faire de plus beau : divaguer, imaginer, être créatif, fantasmer, résoudre des problèmes. Je pense que l’on devrait tous s’ennuyer un peu plus au quotidien, et particulièrement nos enfants. C’est aussi, je pense, un très bon moyen d’apprécier de se retrouver avec soi-même.