Témoignages

Année #3

Grand Parc de Saint-Ouen, du 15/12/24 au 15/12/25

Thomas

vendredi 24 janvier 2025 à 08 h 29

Ma pre­mière pensée, elle est pour le temps qui passe. Durant l’expé­rience ma per­cep­tion du temps a été très varia­ble. Sans repè­res, je n’ai pas pu m’empê­cher d’esti­mer le temps. Le début a été le plus long, puis la fin est arri­vée alors que je m’y atten­dais pas. Comme si je m’étais habi­tué,en l’espace de quel­ques dizai­nes de minu­tes, à embras­ser ce sen­ti­ment de ne pas savoir.
Dans l’objet-abri, mon atten­tion et mon obser­va­tion se posait sou­vent sur les humains en mou­ve­ment. A cette heure là, il y en avait peu : des cou­reurs bra­vent le froid, des employés sur le chemin du tra­vail, quel­ques bus dans les­quels j’ima­gi­nais quel­ques per­son­nes. Tous ces gens mènent une vie si proche de moi, ont une com­plexité, une his­toire, un quo­ti­dien, un entou­rage, et tant cela m’est pour­tant par­fai­te­ment inconnu.
Dans l’objet abris, je me suis aussi ennuyé. Cela fait long­temps que je ne m’ennuie plus au quo­ti­dien. J’ai tou­jours un télé­phone à dégai­ner pour com­bler les moments creux du quo­ti­dien. En m’ennuyant à nou­veau, je me suis rendu compte de ce que mon cer­veau pou­vait faire de plus beau : diva­guer, ima­gi­ner, être créa­tif, fan­tas­mer, résou­dre des pro­blè­mes. Je pense que l’on devrait tous s’ennuyer un peu plus au quo­ti­dien, et par­ti­cu­liè­re­ment nos enfants. C’est aussi, je pense, un très bon moyen d’appré­cier de se retrou­ver avec soi-même.

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