Marie
« Un épais brouillard recouvre le parc ce matin. Je connais bien le parc et son paysage, alors j’essaie d’imaginer les arbres et les habitations qui s’y cachent derrière.
Il y a déjà quelques personnes venues courir dans la fraicheur de ce matin d’hiver. Ils sont seuls. Certains parcourent le même chemin, d’autres ne pensent qu’une fois devant moi. Il y a aussi ceux qui promènent leurs chiens.
Je sens la lenteur dans l’air. Le bonheur de voir le temps passer, juste à la vitesse qu’il faut. Ni trop vite, ni trop lentement. L’euphorie de l’instant présent, qu’il est si rare d’apprécier dans sa vie de tous les jours.
Je ferme les yeux. Je respire. Je scanne mon corps. À certains endroits, des douleurs. D’autres où je m’y sens plus confortable. Je sens l’heure passer, je me sens bien et ancrée. Apaisée. Pleinement dans mon rôle de veilleuse. Chanceuse d’être là, avec moi-même, au-dessus du parc, des gens et de la ville. Je ne peux pas être plus moi-même qu’à cet instant présent. Quelle joie d’en faire l’expérience. »
Marie