Claude
La ville n’est qu’un lavis gris, sans lumière, sans éclat.
Un paysage monochrome empêché par l’écran de pluie.
Ce noir et blanc me plonge dans mes souvenirs du film "Les Ailes du Désir". Comme Damiel, le héros du film, je suis moi aussi un ange qui veille sur les humains, en bas. Je ne les vois pas, ils sont cachés chez eux, anesthésiés par la pluie froide. Mais j’entends leurs permanents murmures intérieurs, ininterrompus depuis l’aube de l’humanité.
J’entends les songes sautillants des enfants, j’entends le souffle des amants, la plainte des abandonnés, les rires des camarades, les pleurs des malades, les chants sous la douche... J’entends la chanson de Nick Cave, autre personnage magnifique des "Ailes du Désir" : "Push the sky away"... Frères humains, de tous ces petits matins, continuons de pousser le ciel, seuls et ensemble.