Sandra
« Venir dans la nuit noire, braver mon humeur de « non-matinale », rouler doucement dans la vie encore, encore. Monter les escaliers, découvrir l’Aurore, avoir envie de rester là dehors… L’heure de la veille. Les vitres côté soleil nettoyées et côté ombre complètement embuées… Le trait rouge du soleil qui se lève, incandescent, est initialement là. Il fait grand bleu avec quelques traces d’avion blancs. La météo à la radio s’est trompée. Lever du soleil = la joie ! C’est la joie qui est toujours immédiatement en moi. Puis le temps s’étire. Aller-retour entre le paysage et la vitre embuée… Je regarde comme à travers un trou de serrure sur le côté.
J’ai chanté aussi.
À un moment, l’impatience de m’élancer dans le nid, de sortir de la contemplation.
À un moment aussi, les douleurs d’être debout, les souvenirs. Mon ombre/mon reflet dans la vitre du soleil… danse.
À un moment, chanter un peu, ce qui vient, puis une chanson d’enfant qui parle d’espoir.
À un moment la forte présence de la ville qui s’impose, et la réflexion de notre impact sur le monde, la planète. Sortir de trouver normal ce qui est normal. Ce petit point de vue que je suis, bribe parmi les bribes…
Et aussi les oiseaux, et les gens qui vivent dans les tours, et la lumière dorée du soleil sur les choses. Tout ça. Un frémissement. Un instant et l’éternité. Merci pour ça. »
Sandra