Rose-Marie
« La réalité ne correspond pas à ce qu’on s’imagine : la cabine de veille n’était pas toute transparente et ne permettait pas une vision à 360°. Néanmoins, la vue était superbe et le soleil au rendez-vous du moins pendant quelques minutes car peu à peu les nuages l’ont recouvert. Mais par moment, il les transperçait créant de grandes flaques de lumière sur Paris et la banlieue ouest. Même le dôme des Invalides (c’est ce que je crois) sera illuminé.
Le rose dans le ciel du crépuscule avait annoncé le vent. Il était bien là. On entendait un léger sifflement que les cris perçant des corbeaux n’ont jamais réussi à couvrir totalement.
À part le dôme étincelant tout est cubique, rectiligne sans grâce. Banlieue sans grâce où les nuages sont installés. Au loin, une bande plus sombre qui s’assombrit encore ne laisse pas de doute sur le programme pluvieux de l’après-midi. Le nombre croissant de promeneurs et de joggeurs indique que le temps passe doucement. La luminosité grandissante aussi.
Cette vue est bien différente de celle si variée que je croyais de la chambre de l’hôpital Saint Antoine de mon amie Françoise. Là tous les monuments de Paris aux formes harmonieuses étaient à mes pieds… Seul le parc des Guilands coupent les lignes rectilignes !
Mon abri aussi ressemble au paysage. La seule différence : il n’est pas en béton mais en bois. Il a gardé son odeur du neuf. Matin inoubliable ! »
Rose-Marie