Marion
« Aujourd’hui, il fait froid et humide. Le parc est vidé de ses humains. Seuls quelques valeureux sont venus promener leurs chiens. La pluie et le vent fouettent l’abri et ma vision est fouettée par les zébrures laissées par l’eau.
Zoom sur la vitre, j’observe les gouttes perler et se laisser glisser le long de la paroi vitrée. Je regarde avec attention leur course gravitationnelle. Je prends les paris. Celle-ci descendra plus bas que sa voisine. Pour gagner, il faut en avaler d’autres sur son trajet. Dégradé sur le ciel. Les nuages, comme une horde de chevaux fous, sont pris dans une course effrénée. Je me pose la question de leur destination. Je me demande comment, quand et où ils vont se dissiper.
Je ne vois pas le ciel s’obscurcir, je vois le brouillard s’épaissir et engloutir la ville. La Tour Eiffel a disparu, puis c’est au tour des immeubles de la porte de Choisy, des entreprises de béton de la porte de Bercy.
Ma veille est terminée, j’en garderai la trace. Comme une ressource, re-convoquer son souvenir me rappellera ma connexion au vivant quand je m’en sentirai coupée. »
Marion