Témoignages

Année #1, La Maison populaire

La Maison du parc du 02/10/2021 au 02/10/2022

Maëlle

mercredi 6 avril 2022 à 07 h 17

« L’his­toire de cette veille a com­mencé diman­che 3 avril en arri­vant en Gare d’Austerlitz à 8h47 par le train de nuit relayant Capdenac-Gare à Paris, avec cette petite appré­hen­sion au ventre que de retrou­ver ce mons­tre de béton. Première tra­ver­sée : un flot continu de jog­geurs du mara­thon de Paris. Le corps contraint dans cette boîte en bois, je veille sur la ville et ce jog­geur en short rouge qui fait six allers-retours dans le parc, dis­pa­rais­sant et réap­pa­rais­sant de mon point de vue. Bernard, mon accom­pa­gna­teur, m’a dit en arri­vant qu’il pro­fi­tait de cette veille pour faire en chemin sa course à pied. J’ai veillé sur ce jog­geur en short rouge (et d’autres encore qui ont couru dans le parc ce matin) tandis que Bernard, en tenue de sport, veillait sur moi. Et imper­cep­ti­ble dans ce pay­sage urbain à l’infini, j’ai veillé sur vous, contrainte et à l’arrêt, sta­ti­que et répa­rée, à contre-cou­rant de ce mou­ve­ment per­pé­tuel et effréné, de ce ballet quo­ti­dien d’un petit mil­lion de per­son­nes qui chaque jour se déplace d’un point à l’autre de la ville, aux auro­res, pour aller courir, tra­vailler, étudier, sortir son chien, pren­dre le train… Ce mou­ve­ment, c’est aussi celui des oiseaux qui entrent et sor­tent de mon champ de vision, explo­rant pour moi au-delà du cadre qui m’est imposé. Ce matin, je suis chan­ceuse. La famille de per­ru­ches au pelage vert anis est de sortie.
Ce sont des his­toi­res qui se tis­sent à partir d’un petit détail cap­turé en chemin. »

Maëlle

Partager sur :