Témoignages

Année #1, La Maison populaire

La Maison du parc du 02/10/2021 au 02/10/2022

Guy

mardi 1er mars 2022 à 17 h 33

« Merci à mon amie qui m’a parlé des Veilleurs au cours d’un dîner. Je l’écoutais atten­ti­ve­ment et j’essayais aussi de mani­fes­ter un peu d’enthou­siasme lorsqu’elle m’expli­que de quoi il s’agit. Et évidemment, spon­ta­né­ment, je lui ai déclaré que je vou­lais faire partie de cette sorte de chaîne de soli­da­rité.

L’idée de veiller sur la ville m’a plu, me plaît, m’a plu. Je n’ai pas de porte-voix pour clamer « dormez braves gens, tout va bien ». Personne en bas ne m’a « cal­culé », comme on dit aujourd’hui. Mais je suis joyeux de par­ti­ci­per à un projet à la fois indi­vi­duel et col­lec­tif, je suis ragaillardi à l’idée que ce que je fais n’a pas de véri­ta­ble impact sur la marche de la société. Je ne m’atten­dais pas à être touché par la grâce. Rien ne devait se passer et rien ne se passa, à part les chiens qui s’amu­sent tout en bas. La vue ? Le spec­ta­cle s’est assom­bri. Quelques lumiè­res se sont allu­mées. L’ouïe ? Des voix enten­dues ici et là et le vague mur­mure du trafic. L’odorat ? Odeur du bois. Rien d’autre. Pas grande chose donc au niveau des sens. Et la pensée, alors ? Je ne vou­lais pas penser, à part peut-être rester un peu concen­tré sur ma tâche, veiller. J’ai essayé de ne pas penser à « Môa » et de ne pas penser aux humains. Juste lais­ser le temps s’écouler et le sentir passer. Oui, on le « sent passer », pres­que comme une sanc­tion quand on a atteint un cer­tain âge. J’aurais aimé sortir et dire tout de suite à Romain : « putain, qu’est-ce que je me suis fait « chier » ! » Mais non. Au fait, il est sympa, Romain. Cette veille, elle sert beau­coup à cela : à tra­vers un projet basé sur la soli­tude, ren­contrer des gens… Je m’arrête là. Il fait nuit main­te­nant. Je suis content, j’ai accom­pli ma mis­sion, une mis­sion humble, sans impor­tance. C’est cool. Merci à tous. »

Guy

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