Témoignages

Année #1, La Maison populaire

La Maison du parc du 02/10/2021 au 02/10/2022

Caroline

lundi 1er août 2022 à 20 h 29

« Mon atten­tion est d’abord frap­pée par ce qui ce passe en contre­bas.
J’arrive à mon poste d’obser­va­toire. Comme je suis fati­guée, je pense que je vais m’asseoir quel­que temps en posi­tion de yoga. Mais en fait il n’en est rien. J’ai beau­coup de choses à obser­ver. Des grou­pes de per­son­nes en “sta­ti­que” pour­rait-on dire. Et des per­son­nes en mou­ve­ment = des mar­cheurs, des jog­geurs, hommes, femmes, dans les deux sens ; plus loin, un ter­rain de foot impro­visé, sur la droite. Des pro­me­neurs avec des chiens, des gros, moyens et petits ; un berger alle­mand, un chi­hua­hua, d’autres chiens dont je ne par­viens pas à défi­nir exac­te­ment le type aux­quels ils appar­tien­nent.

Mais la pre­mière image qui m’a frappé, c’est ce chien blanc tacheté de noir et aux oreilles marron noi­sette qui s’étire dans l’herbe. Je me dis que j’aime­rais bien en avoir un comme celui-là. Il y a trois grou­pes “sta­ti­ques” visi­bles depuis mon point de vue : deux potes allon­gés sur le ventre et sur une cou­ver­ture blan­che. Ils seront tou­jours sta­ti­ques pen­dant toute la durée de mon obser­va­tion, mais vont chan­ger de posi­tion : sur le dos, les jambes repliées sous les fesses. Puis il y a quatre hommes, trois debout, mais le dos sur la bar­rière, et un fumant dans l’herbe la chicha. C’est un moment tran­quille, où l’on dis­cute, où l’on se repose, où l’on prend son temps.
Savoir pren­dre son temps, tout un art.

Un autre groupe est com­posé de deux famil­les. Un couple de “séniors” montre les mou­ve­ments de chi-gong ou de gym­nas­ti­que aux autres, à dis­tance. Ce couple porte un bras­sard les mas­ques de pro­tec­tion et se tient à dis­tance. Les autres les imi­tent. Différents mou­ve­ments se suc­cè­dent. Les bras en mou­ve­ment res­sem­blent à des éoliennes. Au loin, la ligne d’hori­zon. Les jeux de lumière sur la ville. Deux fois je suis aveu­glée par le soleil et je dois porter mes mains aux yeux. Je pense à l’Étranger, de Camus. Mais le sable ne tuile pas sous mes pieds ! Deux jeunes me font signe, d’en bas. Je réponds à leur geste. Puis, peu à peu, deux grou­pes finis­sent par quit­ter le ter­rain qu’ils s’étaient appro­prié. La lumière décline et le soleil dis­pa­raît.
“Soleil cou coupé”, Apollinaire. »

Caroline

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